1892 - ALEXANDRE BRODARD « DE LA FORGE »
Né à La Roche en 1861, il est décédé a 93 ans dans ce même village. Son épouse, Marie, lui donna cinq enfants dont Alphonse, qui apprendra le métier de forgeron et le transmettra à son tour a ses fils Charly et Gabriel.
LA FORGE D’EN-BAS
Au tournant du XX° siècle, on comptait plusieurs forges à La Roche. Après avoir appris le métier à la forge d’En-Haut à la Serbache avec son père Xavier, Alexandre, aîné d’une fratrie de cinq, acheta une maison au centre du village. Elle devint la forge d’En-Bas où il s’établit avec sa famille en 1892.
Facture de 1922
UN SECRET DE FAMILLE
Les grandes pièces comme les pioches ou les cercles de roues se frappaient à deux, en rythme. Pour obtenir un bon acier, un bon tranchant, il fallait éliminer un maximum d’impuretés en tapant longtemps sur le fer. Dix heures de travail pour une hache!
La dernière étape, le trempage, était très importante. Refroidie puis chauffée à nouveau, la pièce était plongée dans le
liquide de trempage, un secret de famille qu’Alexandre avait noté: un mélange de graisse (de chamois et de chèvre) et d’huile. À ce mélange étaient ajoutées des pépites d’or achetées a la droguerie Lapp a Fribourg!
Une fois fabriqué, ce savant mélange pouvait être utilisé durant plusieurs années.
Grâce à ce secret, les couleurs qui apparaissaient lors de la trempe étaient bien plus nettes et permettaient de plonger les pièces dans l’eau au meilleur moment.
Les haches étaient marquées avec le prénom et le nom du forgeron. La marque était posée à chaud avant la dernière étape de trempe. C’est ainsi qu’on pouvait reconnaître un outil d’Alexandre Brodard.
1935 - LA SOUDURE FAIT SON APPARITION
Bien qu’étant, par sa nature, plus intellectuel que manuel, Alphonse, le fils d’Alexandre, perpétue malgré tout la tradition familiale et reprend l’entreprise de son père.
La forge d’En-Bas est alors un antre sombre éclairé par des fenêtres hautes donnant sur la route cantonale Fribourg – Bulle.
Alphonse dote l’entreprise de nouvelles installations, entre autre, de la soudure autogène et électrique.
Durant sa vie, Alphonse n’a guère quitté son village natal, si ce n’est pour accomplir ses obligations militaires et pour quelques voyages, lorsque tous ses enfants ont été « casés ».
Plusieurs fois durant l’année, Alphonse cerclait des roues de chars qui étaient fabriquées par les deux charrons du village: Marc et Casimir.
Un chauffait le bandage de fer dans deux foyers juxtaposés. Quand le cercle était rouge, on le transportait dehors ou étaient placées les roues en bois. Dès que le fer rougi touchait le bois, des jets de feu jaillissaient et le forgeron s’activait alors à faire glisser le cercle autour des jantes à l’aide d’un marteau.
Quand le cercle avait enfin pris place, la roue fumante était précipitée dans un étroit réservoir d’eau froide. En se refroidissant, dans un concert de couinements et de sifflets aigus, le fer resserrait l’ensemble des rayons de la roue. L’eau avait eu raison du feu!
Alphonse, Eugénie et leurs huit enfants (1947) Charly, tout à gauche et Gabriel, 2ème depuis la droite
DE LA FORGE À LA PORTE
Charles et Gabriel, fils d’Alphonse, qui ont fait leurs apprentissages de forgerons et maréchaux-ferrants, développent encore l’entreprise dès 1951. Comme les besoins changent et que la mécanisation agricole impose d’autres choix, ils complètent leur formation et obtiennent le certificat fédéral de serruriers.
1955 - NOUVEAUX ATELIERS ET SPÉCIALISATION DANS LES PORTES DE GARAGE
Ils construisent deux ateliers spacieux et se spécialisent dans la fabrication de portes de garage, rampes d’escaliers, balustrades pour ponts et autres travaux de serrurerie.
1979 - GABRIEL SE CONSACRE À D’AUTRES ACTIVITÉS, CHARLY REPREND L’ENTREPRISE
ADAPTER L’OUTIL DE PRODUCTION
Les deux fils de Charles: Philippe, titulaire de la maîtrise fédérale de serrurier, ainsi qu’Éric, en possession du certificat fédéral de mécanicien sur machines agricoles complété par celui de dessinateur serrurier-constructeur, s’associent pour reprendre l’entreprise en 1991.
Les techniques de construction évoluent de plus en plus vite. Les demandes des architectes et des maîtres d’œuvre deviennent de plus en plus exigeantes. La porte à contrepoids qui fit la renommée de l’entreprise pendant plus de 40 ans disparaît peu a peu pour laisser sa place a d’autres systèmes plus modernes et plus adaptés aux nouvelles exigences tels que les portes sectionnelles, les portes basculantes à ressorts, etc.
La démocratisation des motorisations qui hier n’était accessible qu”à une clientèle aisée, permet aujourd’hui à tout un chacun d’ouvrir sa porte sans avoir à sortir de sa voiture.
1995 - NOUVEAUX ATELIERS ET BUREAUX
2000 - PLANIFICATION D'UNE NOUVELLE HALLE
2002 - EMMENAGEMENT DANS LES NOUVEAUX LOCAUX
En décembre, l’entreprise obtient la certification ISO-9001.
De nouveaux types de portes font leur apparition: toute une gamme de portes voit le jour. Le programme de portes Hörmann ne cesse de s’élargir et de s’améliorer. Les commandes électroniques deviennent de plus en plus compliquées et exigent une formation continue des monteurs.
L’effectif de l’entreprise suit une courbe ascendante et régulière. L’entrée en vigueur des nouvelles normes de sécurité européennes 13241-1 ainsi que les exigences toujours plus élevées des clients obligent chaque jour les responsables a se remettre en question. C’est grâce à une équipe soudée et motivée que l’entreprise est à même de relever ces défis.
2007 - OUVERTURE D'UNE SUCCURSALE VAUDOISE
2008 - AGRANDISSEMENT DES LOCAUX
2009 - IMPORTANTES RÉNOVATIONS
L’organisation est remaniée en assurant une meilleure répartition des tâches et, à cette occasion, un poste de planificateur est créé pour gérer les innombrables interventions.
2011 - DE ST-LEGIER A PUIDOUX
2012 - NOUVEL AGRANDISSEMENT
2014 - RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT
Parallèlement, une structure est mise en place pour gérer le parc et les applications informatiques, la recherche et développement ainsi que la mise en œuvre d’un logiciel de planification des ressources (ERP).
LA TRADITION SE POURSUIT
Après avoir obtenu en 2010 son CFC de constructeur métallique dans une entreprise fribourgeoise, Cédric, fils de Philippe part travailler à Kirchberg (BE) et complète sa formation à Berne par un CFC de dessinateur en construction métallique.
Il reste en Suisse alémanique jusqu’à la fin 2013 en tant que responsable de projets dans le domaine de la façade métallique.
Par la suite, il travaille trois ans dans une entreprise lausannoise spécialisée dans les portes industrielles et systèmes pour hangars d’avions. Dans cette entreprise, il gérera de bout en bout les réalisations, de la prospection jusqu’au contrôle des coûts.
En 2016, il complète ses compétences professionnelles par une formation d’une année (en cours d’emploi) en marketing et communication puis, l’année suivante, par un cursus universitaire en gestion d’entreprise (formation à distance de l’université Téluq, Montréal).
À partir du 1°’ mai 2017, il intègre l’entreprise familiale dans laquelle il œuvre comme calculateur et chef de projet.
David, fils d’Éric, suit également une formation dans la construction métallique et obtient son CFC en 2013 dans une entreprise bulloise.
Après avoir travaillé dans cette entreprise et avoir effectué son école de recrue, il rejoint, en octobre 2014, l’entreprise Hörmann basée à Oensingen où il effectue un stage de deux ans dans le domaine des portes privées et industrielles. Durant sa formation, il passe par les principaux départements: offres, vente, planification, service après-vente ainsi que la gestion complète d’un projet (chef projet).
Ce séjour de deux ans en terres alémaniques lui permet d’autre part d’enrichir et de perfectionner son allemand.
2016 - DEBUTS DANS L'ENTREPRISE FAMILIALE
Il a également la responsabilité d’organiser le travail des différentes équipes de montage (6 monteurs à plein temps). En parallèle, il parfait sa formation dans le but d’obtenir un brevet fédéral de spécialiste en gestion de PME.
Comme son cousin Cédric, David est passionné de ski-alpinisme et compte, dans cette discipline, de nombreux podiums aussi bien en Suisse qu’à l’étranger.